La guerre donne à voir.

(Cinémediafilm se trouve-t-elle complice ?)




   Ali Ismaël je ne peux et je ne veux pas mentionner une phrase préfabriquée, prédigérée ou même prévisible telle que : "Ta souffrance est la mienne. " Tu vois. Pour paraphraser Jacques Brel : "Les adultes sont tellement cons qu'ils nous feront peut-être même une guerre. (…) Et la guerre éclata et nous voilà ce soir." Nous voilà Ali Ismaël chacun dans notre pays devant notre réalité totalement différente, totalement dé balancé. Tu vois mon vieux, malgré tout, entre nous, il y a un fil conducteur. Malgré l'énormité des événements, malgré la bêtise humaine, nous pouvons encore dire nous sommes vivants ! Oui !!! Vivant mais à quel prix ? Je me souviens du film Johnny s'en va-t-en guerre. Il y a cette image noire et ce bruit de respiration artificiel. Ensuite, cette image de ces trois chirurgiens masqués et penchés vers le corps, vers ce corps…


- La poitrine et le ventre sont intacts.
- Ils se replient toujours en fœtus.
-Ils essaient de protéger leurs parties génitales.
-C'est tout ce qu'il a sauvé…
-Il est non-identifié, par conséquent il est «à nous». Un tel cas vaut bien un an de la vie d'un Docteur» dit le Médecin-colonel. «Et puis il n'en saura rien…. Son cœur, ses nerfs vasomoteurs, son appareil respiratoire peuvent fonctionner. Il peut vivre.»

    Toi Ali Ismaël ! Toi détruis par ces cinquante deux étoiles irradiantes par leurs médiocrités. Toi enfant médiatique satellisé par les coupoles de C.N.N tu restes heureux ? Les Américains chantent pourtant. Ils gardent heureusement la Céline Dion. Qu'il la jette ! Qu'il la rejette dans ses billets de milles dollars et je saurai les sauver ! Avec cette somme mon cher nous partirons en enfer. J'vais la tenir ta bière. Puis si tu ne la bois pas je l'ingurgiterai. Il faut réagir ici sinon… Sinon le désespoir... Il y a que le naufrage dans le désespoir petit.

    Ali Ismaël dicte ! Ali Ismaël parles ! Il te reste cela. Tu dois décrire, tu dois narrer, tu dois chanter ta vérité. Ali Ismaël je t'écoute …



Raynald Gagné
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© Cinémedi@film Avril 2003.



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