Daniel Toscan du Plantier
ou
L'homme cinéma


     N é le 7 avril 1941 à Chambéry au cœur de Savoie en 1941, il décrocha un diplôme à l' Institut d'études politiques de Paris.

     I l débuta sa carrière dans le domaine de la presse. Par la suite, il s'occupa de la direction de la publicité de France Soir en 1969 puis, devint directeur général de Régie Presse. Il prit en 1985 les commandes de l'entreprise discographique française Erato Disques et de sa filiale Erato Films pour l'abandonner six ans plus tard à la machine américaine Time-Warner. Il se retrouva subséquemment directeur général d'une des plus importantes sociétés françaises de productions cinématographiques la Gaumont de 1975 à 1984. Grâce à ce poste de haut niveau, il mit de l'avant des productions et des coproductions de quelques œuvres cinématographiques dès plus significatives dans l'histoire du cinéma mondial. Il suffit d'énumérer des films tel que : À nos amours, Loulou, Police (de Maurice Pialat), Prova d'orchestra, La Cité des femmes, Casanova, E la nave va (de Federico Fellini), Fanny et Alexandre (d'Ingmar Bergman), Zerkalo, Nostalghia (d'Andrei Tarkovsky), La marquise d'o (d'Éric Rohmer), Cousin cousine (de Jean-Charles Tacchella) et Le dernier métro (de François Truffaut) pour constater le dynamisme et l'intérêt irréprochable qu'il apporta dans le paysage su septième art.



«Le septième art perd l'un de ses défenseurs les plus importants. Daniel Toscan du Plantier était un ambassadeur formidable pour le cinéma français. Il était intelligent, avait beaucoup d'humour et savait être élégant. · droite comme à gauche, il s'est battu pour le cinéma. Il était un peu le Talleyrand du cinéma pour le bien de notre art. Il s'était mis à la disposition du cinéma français. Il s'est usé pour (son) rayonnement.»

(Jean-Claude Brialy)



     A moureux de musique, il élabora une série remarquable d'opéras filmés. Carmen de Carlos Saura, Don Giovanni de Joseph Losey et le Tosca de Benoît Jacquot lancèrent le concept dont il demeura le principal mandataire en France.






«Je suis KO, totalement bouleversé par cette nouvelle. J'ai appris sa mort alors que je lisais l'interview qu'il a accordée au Figaro ce jour même. Je suis sans voix. Nous nous connaissions depuis plus de quarante ans. On lui doit le développement et la renommée du film français. Il fait partie de notre famille. La profession est en deuil. Même si certains ne l'aimaient pas, il était un être d'exception. Daniel était un ami personnel. J'ai été de ceux qui étaient à ses côtés dans les moments difficiles. Il s'était remarié et il était à nouveau heureux. J'espère qu'il ne s'est pas vu partir.»

(Alain Delon)



     A ujourd'hui, le cinéma se souvient d'un homme énergique et infatigable pour qui le septième art, cette passion ultime, cet adrénaline puissante l'amena à accomplir une multitude de tâches sans en évaluer l'effort. Par son absence, il assombrira à jamais la surface écranique sur laquelle il misa tant.


«C'était un artiste, il aimait les artistes, il avait une fascination pour les artistes. Il n'a pas pu arrêter la fascination qu'il avait. Il était un groupie de tous ceux qui avaient du talent avec un véritable attachement. C'est quelqu'un que j'aimais profondément et je pense qu'il est irremplaçable. C'était un voyou délicieux.»

(Jeanne Moreau)







Raynald Gagné
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