La turbulence des fluides

 

 


Québecois - 2002 - 116 min. -
Réalisation :   Manon Briand
Scénario:
   Manon Briand
Avec :
   Pascale Bussières, Julie Gayet, Jean-Nicolas Verreault, Geneviève Bujold, Vincent Bilodeau, Jean-Pierre Ronfard, Norman Helms, Gabriel Arcand, Emmanuel Charest, Pierre Lebeau, Tsuyu Shimisu, Ji-Yan Sé.
Du même réalisateur :
   2 SECONDES (1988).
 
 

Synopsis

     Sismologue à Tokyo, Alice est envoyée dans une petite ville de la rive nord du Saint-Laurent, au Québec, pour y étudier un étrange phénomène: la marée s'est arrêtée. Les Japonais redoutent un séisme mondial important et pour eux, le fait que cette ville, Baie-Comeau, soit le lieu de naissance d'Alice, est un signe du destin. Alice a de la peine à renouer avec sa ville natale qui ne lui rappelle que de pénibles souvenirs d'enfance comme la séparation de ses parents. De plus, l'endroit est insupportable d'humidité et des choses bizarres semblent s'y dérouler. Alice trouve que les gens ont des comportements loufoques, une petite Chinoise est somnambule toutes les nuits et le numéro de téléphone de Marc Vandal, séduisant pilote d'avion-citerne qui l'a invitée à l'appeler, est bizarrement introuvable dans le bottin local. En compagnie de son amie Catherine, la journaliste, Alice va se mettre à sonder l'insondable, s'y jetant corps et âme, au risque de s'y perdre. Elle est bien déterminée à ne pas se réconcilier avec ses origines, mais contrôle-t-on jamais ses propres volontés quand elles sont réglées par tous ces fluides instables que sont les larmes, les sueurs et les hormones complexes du désir?
 

Analyse-critique

     Loin du chaos que tente d'évoquer la réalisatrice Manon Briand la turbulence des fluides se développe péniblement. Entre la trame fictionnelle qui tarde à se révéler et la marée de la petite baie du nord de Québec qui refuse, elle aussi, de se déployer se dissimule un malaise d'énonciation.

     Bien sûr on y retrouve un environnement glauque, un récit étrange et des personnages secondaires kafkaïens mais l'ensemble de ces composantes ne fonctionnent pas. Le film se veut teinter d'humour pourtant il tombe à plat. Il faut attendre les trente dernières minutes du récit afin de voir surgir à la fois l'émotions et la marée comme si, l'eau donne une poussée à la diégèse, un second souffle, une dernière chance pour sauver le film d'un éventuel marasme qui heureusement n'arrive pas.

     Le meilleur dans La turbulence des fluides repose essentiellement sur la fin du récit. Dès l'instant ou le corps de la femme de Vandal (Jean-Nicolas Verreault) est découvert, la narration et la monstration verse dans l'émotion et le chavirement intérieur. Tout au long de l'histoire racontée, Pascale Bussière et Jean-Nicolas Verreault subliment l'œuvre de Manon Briand, ils la transcendent pour la rendre supportable voire même intéressante.

     La turbulence des fluides est un film raté certes, mais il faut quand même féliciter Manon Briand pour la dernière partie de son interminable récit et surtout pour la présence magistrale de Pascale Bussière et Jean-Nicolas Verreault qui, à eux seules, sauvent la mise et crève l'écran.



   


Avec l'aimable collaboration du Festival International du Film de Québec.



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