Le chant de la Noria

 

 


France - Tunie - 2002 - 102 min. -
Réalisation :   Abdellatif Ben Ammar
Scénario:
   Gérard Martin, Abdellatif Ben Ammar
Avec :
   Houyem Rassaa, Hichem Rostom, Ahmed Hafiène, Ahmed Snoussi, Jamila Chihi.
Du même réalisateur :
   Avenir devenir des femmes tunisiennes (1982), Sadiki (1983), L'Arbre de la survie (1984), Une si simplehistoire (1970), Sejnane (1974), Aziza (1980).
 
 

Synopsis

     Zeineb, une Tunisienne de 30 ans, obtient enfin le divorce d'un mariage forcé, mais les hommes de main de son ex-mari sont déjà à sa recherche. Elle croise par hasard son amour d'enfance M'Hamed et cette rencontre leur fait l'effet d'un électrochoc. M'Hamed n'a pas obtenu la bourse qui lui aurait permis de terminer ses études d'histoire en France et il est maintenant contraint de devenir instituteur dans un coin perdu du pays. Zeineb, se sentant toujours suivie, disparaît subitement dans la foule anonyme. M'Hamed fait pour sa part la connaissance d'Ali, sorte de vieux garçon maniaque qui s'était pour un temps enfui en Amérique à cause de ses antécédents politiques. Il a l'allure d'un gangster de pacotille avec sa grosse Buick décapotable et les quelques dollars qui lui restent en poche. De retour chez lui, M'Hamed trouve Zeineb qui l'attend dans le hall de l'immeuble. Tous les trois partent sur la route avec chacun des buts différents: M'Hamed va essayer de gagner un peu d'argent du côté de Kairouan, comme le lui a promis son ami Mekki qui travaille là-bas sur un film américain, Ali doit revoir sa soeur Zohra, et Zeineb a décidé de les accompagner, presque sans réfléchir, comme on se jette dans le vide, les yeux fermés...
 

Analyse-critique

     Se dissociant du conservatisme et des stéréotypes véhiculés par les multiples sources médiatiques, Le chant de la Noria témoigne d'une réalité tunisienne riche où les repères intellectuels ruissellent de toute part. Abdellatif Ben Ammar, le réalisateur, présente une Tunisie urbanisée, civilisée, alphabétisée et cultivée dans laquelle trois personnages déambulent, se croisent et se juxtaposent dans un " road movie " remarquable. La force majeure du film, repose en très grande partie sur le scénario où les protagonistes aux caractères subtilement étudiés se révèlent lentement tout au long de l'histoire racontée.

     Sans passer sous silence la mise en scène intelligente, spontanés et habillement mené. Elle transcende et sublime les personnages dans un cadre sobre, beau, léger et vaporeux.

     Les coïncidences demeurent constantes dans cet œuvre d'Ammar. Les gens se rencontrent, se parlent et quelques fois s'affrontent dans une sincérité déconcertante. Ils laissent émaner une parcelle de vérité, leurs vérités. C'est dans cette quête et cette recherche que l'émotion se révèle.

     Dans ce long métrage, la musique, cette source sonore, structuré par Jacques Davidovici, Samir Chichti et Abdellatif Ben Ammar se refuse, elle aussi, au traditionalisme. Elle occupe plutôt la place d'un instrument qui se rapproche des idéologies, de l'esthétisme, de la psychologie, des sentiments et de la thématique du film.

     Le chant de la Noria du cinéaste Abdellatif Ben Ammar reste sans contredit un récit intense et puissant qui donne au spectateur un angle particulier de la Tunisie. Le réalisateur montre et démontre par son talent la grâce, l'élégance, la finesse et l'intensité des personnages qui, même après le film, interpelleront le spectateur. Delà réside la puissance et la force de cet œuvre universel.



   


Avec l'aimable collaboration du Festival International du Film de Québec.



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