Le chignon d'Olga

 

 


France - Belgique - 2003 - 96 min. -
Réalisation :    Jérôme Bonnell
Scénario:
   Jérôme Bonnell
Avec :
   Hubert Benhamdine, Nathalie Boutefeu, Serge Riaboukine, Florence Loiret Caille.
Du même réalisateur :
   Fidèle (1999), Liste rouge (2000), Pour une fois (2000).
 
 

Synopsis

     Julien et sa soeur Emma ont perdu leur mère il y a presque un an. Ils vivent toujours dans la maison où ils sont nés, en Beauce, avec leur père Gilles. Chacun vit douloureusement cette absence, mais aucun ne parvient à en parler à l'autre. La fin de l'été approche. La petite ville semble abandonnée car beaucoup sont partis en vacances. Avec ses désirs d'amour perdus, Julien erre et déambule. Il s'éprend d'une jeune vendeuse au nom d'Olga qu'il aperçoit à travers la vitrine d'une librairie. Secrètement, il tente par tous les moyens de mieux la connaître. Il ne se confie à personne, pas même à son amie d'enfance Alice, avec laquelle il passe le plus clair de son temps.
 

Analyse-critique

     Le cinéma belge laisse parfois des jeunes réalisateurs sans beaucoup d'expérience, l'opportunité de réaliser un premier film. Le chignon d'Olga du cinéaste Jérôme Bonnell demeure un exemple réjouissant de cette nouvelle génération qui tente de se frayer une place dans le paysage cinématographique.

     Le film émane un positivisme rassurant. Les dialogues naturels et quelques fois improvisée s'apparente, par moment, au cinéma vérité. Dans cette approche de dévoilement Jérôme Bonnell amène le cinéphile au stade du spectateur-acteur et cette méthode incorpore ce dernier dans les événements projetés sur la surface écranique pour le plus grand plaisir de celui-ci.

     Le secret profond du Chignon d'Olga, c'est Olga elle-même, le fantasme qu'elle procure autant chez Julien que chez spectateur. Le réalisateur parvient grâce à l'esthétisme à évoquer une sensualité, une proximité et une envie : Celle de toucher la jeune fille. Avec les ralentis sur sa nuque, ses courbes et sa peau, Olga devient l'objet, le fétichisme même du film. C'est par elle que le récit dramatique s'élabore, se structure et prend forme. À la présence de ce regard infiniment pudique, arraché à l'image, cette image troublante, cette projection du réel, cette frustration jamais palpable se découvre un climat à la fois rohmérien et balzacien.

     En épilogue, le chignon d'Olga montre, note et souligne cette explosion optimiste qui laisse croire qu'il y a encore de l'espoir pour le septième art et par le fait même pour la vie. Car le cinéma n'est-il pas cette résurgence qui recrée ce mouvement vital ?



   


Avec l'aimable collaboration du Festival International du Film de Québec.



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