Le chignon d'Olga
Synopsis
Julien et sa soeur Emma ont perdu leur mère il y a
presque un an. Ils vivent toujours dans la maison où ils sont nés, en Beauce, avec leur
père Gilles. Chacun vit douloureusement cette absence, mais aucun ne parvient à en
parler à l'autre. La fin de l'été approche. La petite ville semble abandonnée car
beaucoup sont partis en vacances. Avec ses désirs d'amour perdus, Julien erre et
déambule. Il s'éprend d'une jeune vendeuse au nom d'Olga qu'il aperçoit à travers la
vitrine d'une librairie. Secrètement, il tente par tous les moyens de mieux la
connaître. Il ne se confie à personne, pas même à son amie d'enfance Alice, avec
laquelle il passe le plus clair de son temps.
Analyse-critique
Le cinéma belge laisse parfois des jeunes réalisateurs
sans beaucoup d'expérience, l'opportunité de réaliser un premier film. Le chignon d'Olga
du cinéaste Jérôme Bonnell demeure un exemple réjouissant de cette nouvelle génération
qui tente de se frayer une place dans le paysage cinématographique.
Le film émane un positivisme rassurant. Les dialogues naturels et quelques fois
improvisée s'apparente, par moment, au cinéma vérité. Dans cette approche de dévoilement
Jérôme Bonnell amène le cinéphile au stade du spectateur-acteur et cette méthode incorpore
ce dernier dans les événements projetés sur la surface écranique pour le plus grand plaisir
de celui-ci.
Le secret profond du Chignon d'Olga, c'est Olga elle-même,
le fantasme qu'elle procure autant chez Julien que chez spectateur. Le réalisateur parvient
grâce à l'esthétisme à évoquer une sensualité, une proximité et une envie : Celle de
toucher la jeune fille. Avec les ralentis sur sa nuque, ses courbes et sa peau, Olga devient l'objet,
le fétichisme même du film. C'est par elle que le récit dramatique s'élabore, se
structure et prend forme. À la présence de ce regard infiniment pudique, arraché à
l'image, cette image troublante, cette projection du réel, cette frustration jamais
palpable se découvre un climat à la fois rohmérien et balzacien.
En épilogue, le chignon d'Olga montre, note et souligne
cette explosion optimiste qui laisse croire qu'il y a encore de l'espoir pour le septième
art et par le fait même pour la vie. Car le cinéma n'est-il pas cette résurgence qui
recrée ce mouvement vital ?
Avec l'aimable collaboration du Festival International du Film de Québec.
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