Le Voyage inachevé
Synopsis
Automne 1997. Le village prospère et sans histoire de
Saint-Bernard, en Beauce, acquiert, bien malgré lui, une renommée soudaine. Un terrible
accident vient de faucher, en ce 13 octobre, jour de l’Action de grâce, 43 de ses citoyens,
plus de deux pour cent de sa population. L’autobus qui devait les mener en excursion à
l’Île-aux-Coudres a fait une embardée dans la côte des Éboulements et s’est écroulé dans
un ravin. La presque totalité des familles de ce village est affectée. Les victimes,
un groupe de retraités dynamiques, jouaient un rôle clé dans cette communauté agricole.
Disponibles après des années d'intense labeur, elles contribuaient de manière essentielle
à la vie familiale et sociale. Le drame prend ici des allures de secousse sismique.
Quatre ans plus tard, les gens de Saint-Bernard acceptent avec générosité de raconter leur
traversée du désert. Parmi eux, Martial, qui a perdu sa mère et son père, dont il assure
la succession à la ferme… Sœur Georgette, qui a pleuré plusieurs membres de sa famille,
dont sa mère, un frère, une belle-sœur, des cousins… Manon, dont les enfants ont perdu
leurs quatre grands-parents dans l’accident…
Analyse-critique
Le voyage inachevé de Jean-Thomas Bédard s'inscrit
sans contredit parmi les documents d'envergures de l'Office Nationale du Film du Canada.
Par sa caméra analytique et sans complaisance, le réalisateur
amène le spectateur sur les lieux d'un fait divers ou le courage et la détermination des
citoyens d'un petit village de Saint-Bernard de Beauce de Québec se constate tout au long
du récit.
Loin des clichés et du voyeurisme Jean-Thomas Bédard,
parvient à démontrer, grâce à une technique et un esthétisme introspectif; les émotions,
l'intimisme et une proximité dans l'énonciation en utilisant les plans rapprochés et une
caméra fixe. Les panoramiques, les travellings et la musique signée Marie Bernard
permettent au spectateur d'entrer dans la surface écranique pour faire parti à même de
l'événement raconté comme si, celui-ci, devenait concerné par le deuil de chacun d'entre eux.
En d'autre mot, la chaleur humaine de ce genre de travail
cinématographique se remarque et se démarque. Le voyage inachevé témoigne d'une blessure
qui, grâce à la caméra documentaliste de Jean-Thomas Bédard, permet au spectateur de s'arrêter
et de réfléchir sur le sens vieux comme le monde de la vie et de la mort.
Avec l'aimable collaboration du Festival International du Film de Québec.
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