Lovers
Synopsis
L'histoire d'amour entre un jeune peintre yougoslave,
Dragan, et une jeune française, Jeanne: leur rencontre, leur première nuit,
et leur bonheur jusqu'au moment où, au détour d'un simple contrôle d'identité,
on apprend que Dragan séjourne à Paris sans visa. Il a trois jours pour quitter
la France. Un amour que le destin imposait sur toute une vie se trouve d'un coup
menacé. Au terme de cette échéance, Dragan et Jeanne décident de passer outre
la loi et de continuer à s'aimer dans la clandestinité…
Analyse-critique
Lovers, ce premier film extrait d'une trilogie
réalisé et filmé par Jean-Marc Barr révèle des images fabuleuses. Avec une caméra
à l'épaule qui capte des textures, des couleurs, des formes et des corrélations visuelles
étonnantes le cinéaste trouble et se démarque.
Il utilise et prône un esthétisme hors norme pour raconter
une histoire amoureuse qui s'avère jusqu'au milieu du récit banal. Mais cette banalité
se transforme. Elle s'apparente lentement à la facture visuelle comme si, la narrativité
par ce retournement original se juxtaposait à la photographie éclatée. Les éléments
filmiques soudainement se complètent.
Hormis les codes iconiques et langagiers Elodie Boucher
et Sergueï Trifunovic, les deux protagonistes de ce récit audacieux, ajoute et sublime
l'œuvre de Jean-Marc Barr. Elodie Boucher, présente dans les trois films, par son jeu
introspectif, donne à Lovers une intensité et une vérité indéniable. Sergueï Trifunovic,
de son côté, parvient grâce à sa façon naturelle d'actée à offrir une authenticité et une
vérité bouleversante.
Le film de Barr émotionne, remue et déchire jusqu'à la
toute fin. Jusqu'à ce plan séquence terrassant où, Elodie Boucher meurtri par le
départ de son amoureux monte les escaliers pour atteindre son appartement. Cette
scène culmine le récit. Elle frappe et trouble. La prestation exceptionnelle
de l'actrice désorganise émotivement le spectateur qui sort quelque peu perturbé,
affecté et retourné.
De tout cela, Lovers saisit. Les effets visuels
hétéroclites du film, le jeu authentique des acteurs et la réalisation saisissante
de Jean-Marc Barr en font un récit tendre et réaliste dans la narration mais,
excentrique dans la conceptualisation monstrative. En d'autre terme, Lovers sort
du traditionalisme et laisse émaner un vent de fraîcheur et de volupté dans un univers
cinématographique quelques fois trop prude, austère et édulcoré.
Avec l'aimable collaboration du Festival International du Film de Québec.
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