Comédie dramatique
Américain - 1979 - 96 min. -
Réalisation : Woody Allen
Scénario:
Woody Allen et Marshall Brickman
Musique:
George Gerswin
Avec : Woody Allen, Diane Keaton, Michael Murphy, Mariel Hemingway, Meryl Streep.
Du même réalisateur : Celebrity (1998), Everyone Says I Love You (1996), Mighty Aphrodite (1995), Husbands and Wives (1992), Alice (1990), Another Woman (1988), September, (1987), Hannah and Her Sisters (1986), Broadway Danny Rose (1984), Interiors (1978), Annie Hall (1977), Everything You Always Wanted to Know About Sex (1972) ect.
 
 

Synopsis

   Alors qu'il a peine à écrire le début de son premier livre parmi les gratte-ciel de Manhattan, Isaac Davis (Woody Allen), auteur de sketches comiques pour la télé, est victime de l'angoisse de la page blanche. Deux fois divorcé, il vit avec Tracy (Mariel Hemingway), une adolescente de dix-sept ans, dont il s'efforce maladroitement d'être le Pygmalion. A la suite d'un acte d'idéalisme inutile, il perd son emploi, déménage et vit une liaison intense - bien que passagère -, avec l'ex-maîtresse de son meilleur ami, Mary (Diane Keaton). Au terme de cette passion sans issue, il s'avère impuissant à retenir Tracy, qui part s'installer à Londres pour une période de 6 mois…
 

Analyse-critique

    Manhattan se classe parmi les films importants de l'histoire du cinéma. Par sa maîtrise des éléments langagiers, Woody Allen organise une intelligente fresque picturale. L'apport du noir et blanc favorise l'introspection des personnages et cette texture esthétique s'assimile, s'incorpore et s'harmonise à l'espace. Et cet espace se veut, dans la plupart des cas un véritable espace autonome; c'est-à-dire qu'il n'est pas la reproduction ou la déformation d'un lieu purement imaginaire, artificiel et construit qu'à des fins de tournages. Bien au contraire, Manhattan par son titre et par son sujet peint, filme, montre et exploite une grande authenticité cinématographique. Avec les paysages, les lieux et les environnements réels Woody Allen vérifie et concrétise l'espace filmique pour donner à ces photogrammes une orientation spatio-temporelle autonome et auteur de sens. Il permet au personnage d'y évoluer avec un réalisme spontané.

    Le jeu sensible de Mariel Hemingway donne au récit une fraîcheur et une spontanéité qui émane de son jeu. Sans oublier Woody Allen, Meryl Streep et Diane Keaton qui s'illustrent avec brio dans cette histoire où triangle amoureux et psychanalyse se côtoient entre les plans de caméra d'une intelligence hors du commun. Il suffit d'examiner le long travelling latéral de la ville de Manhattan tourné dans l'obscurité. Ce plan séquence qui semble a priori un interlude iconique devient par l'ajout d'une voix over, un prélude. Et c'est en juxtaposant le deuxième plan séquence que les dialogues entendus dans le plan antérieur se fondent et prennent leur sens. Or, le spectateur peut visualiser la scène qu'il ne faisait qu'entendre dans le premier plan. Cette fluidité esthétique se retrouve tout au long du récit filmique. Par l'apport de cette syntaxe cinématographique, le récepteur s'incorpore dans l'histoire racontée et s'abandonne au charme visuel et quelquefois poétique qui se déroule sous ses yeux.






 

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