Né un quatre juillet (V.F.)

 

 

Drame Psychologique
Américain - 1989 - 145 min. -
Réalisation : Oliver Stone
Scénario:
Oliver Stone
D'après le livre de:
Ron Kovic
Avec :
Tom Cruise, Kyra Sedgwick, Raymond J.et Jerry Levine
Du même réalisateur : U-turn (1997), Nixon (1995), JFK (1991), The Doors (1991), Talk Radio (1989), Wall Street (1987), Platoon (1986), Salvador (1986) ect.
 
 

Synopsis

   Pour Ron Kovic, fervent défenseur de son pays, c'est un honneur d'être né un 4 juillet, le jour de la fête nationale américaine. Engagé dans les Marines, il revient infirme du Vietnam. Il comprend alors que l'Amérique préfère les héros morts que déchus... Le pays a changé et Ron s'y sent à l'étroit. La déception est amère et le chemin de la dignité un combat.
 

Analyse critique

   Il fallait un réalisateur comme Oliver Stone pour scruter, étudier, commenter et analyser les ravages physiques et psychologiques d'un jeune militaire revenu du Vietnam. Plusieurs réalisateurs ont tenté avec plus ou moins de crédibilité et de conviction d'exploiter ce même thème, mais ce qui distingue Oliver Stone des autres cinéastes c'est la dénonciation avec laquelle il s'acharne pour faire imposer son point de vue. Il martèle le spectateur avec des images sans compromis où la censure et les stéréotypes ne figurent en aucun moment dans les microcircuits que le récit fréquente. Pour ce faire, il utilise des techniques cinématographiques efficaces afin d'appuyer son discours; notamment l'analepse sonore. L'exemple le plus significatif d'analepse sonore dans le récit demeure cet intervention au micro de Ron Kovic. Il effectue son message lors de la parade du 4 juillet après son retour du Vietnam. Pendant qu'il s'adresse à la foule, il y a au milieu des cris et des applaudissements, les pleurs d'un nourrisson. Ron semble troublé. Il bafouille. Il cherche ses mots. Il se sent déstabilisé par les sanglots de cet enfant car soudain, il lui rappelle un événement douloureux: le Vietnam. Il revoit l'erreur de son bataillon. Les coups de feu dans cette maison habitée par des vietnamiens et ce nouveau-né couché là, parmi les morts et les blessés lui surgissent à la mémoire.

   Par l'apport de l'analepse diégétique des pleurs du bambin Viernamien fondu à ceux du bébé dans la foule, Oliver Stone donne à cette séquence une forte connotation dramatique et une crédibilité indéniable. C'est dans cette construction cinématographique que le réalisateur se démarque.











   Toujours aussi préoccupé par les revers des Etats-Unis d'Amérique, Oliver Stone nous offre une vision personnel, touchante et sensible d'une page de l'histoire aux empruntes encore fraîche. Le message est clair. Il se veut antimilitariste.

   De son côté, Tom Cruise épate, renverse et démontre une force de jeu exceptionnelle. Il porte à lui seul le récit. Il y a également dans le personnage de Ron un parallélisme étonnant avec Tom Cruise: les deux se battent pour une certaine reconnaissance, les deux ne prônes en aucun moment l'esprit de compétitions mais tendent toute fois vers le leadership et par leur ténacité il témoigne d'un courage de tout les instants.

   Né un 4 juillet s'illustre tant par sa forme que son fond. Il témoigne par sa véhémence discursives d'un malaise profond: celui d'une Amérique qui n'a rien oubliée. Elle se souvient et se souviendra qu'il y a dans tout phénomène guerrier outre la violence et la mort, les blessures psychologiques qui jamais ne se cicatriseront.
 



   





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